L’estime de soi, ça s’apprend !

20/06/2023

« Sur une échelle de 0 à 10, quelle est la note que je me donnerais ? » Si vous venez de lire cette question, vous êtes sans doute déjà en train de vous demander : quelle est la note que je me donnerais sur quoi ? En vérité, peu importe. Mon propos n'est pas d'évaluer un domaine en particulier mais plutôt de questionner le processus d'évaluation interne dans lequel chacun s'inscrit dès son plus jeune âge plus ou moins consciemment en fonction de sa trajectoire de vie. Cette évaluation permanente participe à l'individuation (prise de conscience de ce que je suis, ce qui me caractérise et de ce qui me différencie des autres), mais aussi et surtout très activement à la construction de l'estime de soi.

En 1965, le psychologue social Morris Rosenberg publie le test de l'échelle de l'estime de soi : 10 questions qui permettent via un système de cotation simple de mesurer le niveau d'acceptation, de tolérance et de satisfaction personnelle à l'égard de soi. Presque 60 ans plus tard, le sujet reste plus que jamais d'actualité !

Qu'est-ce que l'estime de soi ?

Estime de soi : de quoi parle-t-on ? L'estime de soi est la façon dont vous vous percevez en tant que personne et dont vous analysez vos forces et vos faiblesses. Elle se distingue de la confiance en soi et de l'affirmation de soi*. Comme un réservoir plus ou moins rempli, l'estime de soi se construit au fil des années de vie et des croyances que vous installez sur vous-même, sur les autres, sur le monde. Le rapport à l'adulte, la reconnaissance dont vous êtes l'objet, la perception physique, les performances scolaires puis professionnelles, le positionnement social… sont autant de domaines influençant l'estime de soi.

Une faible estime de soi se caractérise par une opinion généralement négative de soi-même, et une forte capacité à s'attribuer une valeur inférieure au reste de son monde. On dit qu'elle est souvent associée à des croyances limitantes négatives fortes ancrées sur soi-même, la fameuse petite voix intérieure qui explique combien vous n'êtes pas assez ceci ou insuffisamment cela...

Une faible estime de soi n'est pas irrémédiable. La renforcer est un cheminement qui nécessite de se mettre en actions, cette mise en mouvement participe au remplissage du fameux réservoir. Ces actions doivent être réalistes et adaptées à chacun. La difficulté réside cependant parfois à engager cette dynamique : plus l'estime de soi est faible, plus le risque de passivité est grand. Celle-ci étant perçue comme (faussement) confortable et surtout sécurisante.

La thérapie participe activement à améliorer la connaissance de soi par la réflexion et le cheminement engagés en séance, et symboliquement illustre la capacité de se donner du temps, de prendre soin de soi, de se prendre en compte, de se respecter. Un besoin trop souvent négligé dans le cas présent.

Estime de soi et position de vie

En Analyse Transactionnelle, une faible estime de soi se traduit notamment par une position de vie négative. La Position de Vie est la valeur que j'accorde à moi-même et à l'autre. On distingue :

  • La position positive : que l'on nomme "ok "et que l'on symbolise par un +
  • La position négative : que l'on nomme "non ok" et que l'on symbolise par un -

Il y a 4 Positions de Vie :

  • Je suis ok / vous êtes ok (+/+),
  • Je ne suis pas ok / vous êtes ok (-/+)
  • Je suis ok / vous n'êtes pas ok (+/-)
  • Je ne suis pas ok / vous n'êtes pas ok (-/-)

Développer une position de vie +/+, c'est être conscient :

  • de sa propre valeur et de la valeur de l'autre,
  • mais aussi de la responsabilité que chacun porte dans ses choix et du champ des possibles associé à ce constat.

Une position de vie + c'est aussi développer une capacité à être bien avec soi et avec les autres. Sans doute l'un des fondements d'une vie épanouie.

Bibliographie

  • Christophe André - L'estime de soi, s'aimer pour mieux vivre avec les autres (Odile Jacob)
  • Morris Rosenberg - Rosenberg's Self-Esteeem ScaleL''estime de soi : une controverse éducative
  • Jean-Pierre Famose et Jean Bertsch (PUF)
  • Ian Stewart et Vann Joines - Manuel de l'Analyse Transactionnelle (Intereditions)


Cet article a été initialement écrit et publié pour Psychologue.net